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27 AOÛT 1813 : LE GÉNÉRAL MOREAU BLESSÉ À MORT À LA BATAILLE DE DRESDE

27 AOÛT 1813 : LE GÉNÉRAL MOREAU BLESSÉ À MORT À LA BATAILLE DE DRESDE

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Agosto 27, 2022    
12:00 am

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Jean Victor Marie Moreau, né le 14 février 1763 à Morlaix (Finistère) et mort le 2 septembre 1813 à Laun, en Bohême, des suites de blessures reçues à la bataille de Dresde le 27 août 1813, est un général français de la Révolution, également feld maréchal de Russie et maréchal de France à titre posthume.

Lisons le Journal de Rillet de Constant, sous-lieutenant de cuirassiers.

On sait qu’un des incidents les plus frappants de la bataille Dresde fut la mort du général Moreau; bien des années après, j’ai eu quelques détails sur cet événement et les jours qui le précédèrent, détails qui sont, je crois, peu connus. Ils m’ont été donnés par le prince Repnin, adjudant général de l’empereur de Russie.

Le général Moreau vivait en Amérique depuis le temps du Consulat. Lorsque les puissances coalisées contrela France, en 1813, virent que la couronne de Napoléon commençait à chanceler, ils pensèrent qu’un des moyens qui pourrait jeter la désunion dans l’armée française, sans cependant donner de l’ombrage aux intérêts de la coalition, serait d’opposer à Napoléon un des plus glorieux généraux de la République. Ils ne pouvaient en choisir un plus illustre que Moreau, et ils le sollicitèrent de se joindre à eux.

Moreau, en cette occurrence, écouta plutôt ses vieux ressentiments que les intérêts de sa gloire et la pensée du devoir, et répondit à l’appel des ennemis de la France. Il arriva en Bohême au moment l’Autrichevenait de se prononcer. Les souverains alliés étaient réunis à Thereienstadt ou à Töplitz, avant de se présenter à eux, il prenait des soins de toilette et se faisait bourgeoisement la barbe, lorsqu’on frappa à sa porte.

Entrez ! s’écria-t-il un peu impatiemment. Un bel officier russe se présente. Moreau demande ce qu’on lui veut. On doit la première visite aux grands hommes. C’est l’Empereur de Russie qui vient voir le généralMoreau. Grande confusion chez le vainqueur de Hohenlinden, qui maudit la savonnette et le rasoir.

Continuez votre toilette, reprend gaiement Alexandre, en s’asseyant familièrement. Un moment après, le Roi de Prusse qui imitait toujours ce que venait de faire l’Empereur de Russie, arrive à son tour; nouveaux compliments; lorsque la toilette fut achevée, Alexandre dit:

Maintenant, il y en a un troisième à voir, mais celui-là ne viendra pas à vous, nous allons vous conduire chezlui. C’était l’Empereur d’Autriche. Dès ce moment, Moreau fut sous le charme.

Peu de jours après, Alexandre partait pour attaquer Dresde; il était en calèche avec les officiers qui devaientl’accompagner. Moreau restait en arrière, l’intention des alliés étant de ne l’employer que lorsque leursarmées s’approcheraient du Rhin. Il était à pied près de la voiture.

Adieu, général Moreau, dit Alexandre, en lui tendant la main, nous nous verrons bientôt. – Sire, reprendMoreau, je ne puis prendre mon parti de voir partir Votre Majesté sans l’accompagner. – Vrai, cela vous feraitplaisir; eh bien, montez. Il faudra cependant qu’un de ces Messieurs vous prête un uniforme pour que nostroupes sachent que vous êtes de nos amis. Ainsi fut fait.

Deux jours après on se battit; dans un engagement d’avant-garde, le 25 août 1813, on fit quelquesprisonniers, et dans le nombre il se trouva deux ou trois vieux soldats de la Garde, faisant partie du dépôtlaissé à Dresde, lorsque l’Empereur s’en était éloigné, car au premier moment on avait tout utilisé. Moreau l’apprit et désira voir ces anciens serviteurs; il les interrogea sur leurs premières campagnes, et d’après leursréponses, il leur désigna le corps, la brigade, l’armée dont ils faisaient partie et les noms de leurs chefs. Cessoldats étaient surpris qu’un général russe connut ces détails. L’un d’eux le regarde fixement, recule de deuxpas et s’écrie: Le général Moreau ! Vive la République !

Le prince Repnin, présent à cette scène, nous dit qu’elle avait produit un grand effet sur les assistants. Le cri échappé au pauvre prisonnier qui, entouré d’ennemis, jette au transfuge cette exclamation, ce reprochesanglant, qui reportait Moreau au jour il faisait, lui aussi, entendre ce même cri pour entraîner les Françaisà la lutte avec ces ennemis qu’il venait servir maintenant. Cette noble apostrophe, disait le prince Repnin, nous remplit tous d’une haute estime pour ce brave soldat, et nous le lui témoignâmes vivement.

Deux jours après, Napoléon conduisait son armée à l’un de ces triomphes auxquels il l’avait accoutumée. L’Empereur de Russie et Moreau étaient à cheval côte à côte, suivant un chemin étroit et défoncé qui aboutissait à un plateau découvert, sur lequel étaient des réserves d’artillerie. Au débouché du chemin, le passage était très resserré. Moreau tint son cheval pour laisser passer l’empereur. Passez, dit celui-ci avec courtoisie, sur le champ de bataille le pas est aux généraux.

Moreau pousse son cheval; il n’est pas en avant d’une demi-longueur qu’un boulet tiré d’écharpe fait entendre un terrible sifflement. Le cheval de Moreau et celui de l’Empereur de Russie se cabrent et retombent aussitôt. Grand Dieu ! s’écria tout l’état-major, l’empereur est atteint ! – Non, dit Alexandre, moncheval a eu peur, voilà tout. Moreau ne se relève pas: il avait les deux jambes emportées et son cheval le corps fracassé; il mourut six jours après.

C’était un boulet providentiel, disait le prince Repnin en terminant son récit; car, après tout, ce n’est pas beau de combattre dans les rangs de l’ennemi de sa patrie, et puis, ajoutait-il avec l’orgueil d’un vrai Russe. Si Moreau eut vécu, on lui eut attribué tous les succès de la campagne, et c’est à nous qu’ils appartiennent.

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