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7 SEPTEMBRE 1812 : NAPOLÉON À LA BATAILLE DE LA MOSKOVA

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7 SEPTEMBRE 1812 : NAPOLÉON À LA BATAILLE DE LA MOSKOVA

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Settembre 7, 2022    
12:00 am

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Guillaume Joseph Peyrusse, originaire de Carcassonne, accompagne Napoléon tout au long de la campagne de Russie, en tant que trésorier-payeur de l’armée. Il a 36 ans en Russie et envoie de nombreuses lettres à son frère André.


Lisons celle du 10 septembre 1812

Qui n’a pas vu la bataille livrée le 7 près de Mosaïsk n’a rien vu, mon cher André. Placé près du bivouac de Sa Majesté, entouré de la garde, j’ai vu un peu, mais j’ai entendu la plus épouvantablecanonnade et la fusillade la plus vive qu’on puisse imaginer.

L’attaque a commencé le 5 par notre droite. Les Russes se sontdéfendus avec beaucoup d’acharnement. Il y a plusieurs redoutesprises et reprises; enfin leur grande redoute, hérissée de vingt-quatre bouches à feu, ayant été emportée par les cuirassiers et les Saxons, nous avons été maîtres de la grande route. Tout a étéculbuté, enfoncé, sabré, mitraillé; il s’est tiré 73000 coups de canon.

Vu les morts, les blessés, les prisonniers russes que j’ai vus, j’estime que la perte de l’ennemi peut être évaluée de vingt-cinq à trente mille hommes; ils ont eu beaucoup d’officiers de marque tués. C’est ce que témoignent des croix placées sur beaucoup de tombes. Notre perte n’est pas à beaucoup près aussi considérable. Les Russes étaient ivres et ajustaient mal. Mais il fallait les démolir pour les tuer.

Figure-toi qu’un soldat ivre, prenant un de nos feux de bivouac pour le sien, est venu pour y allumer sa pipe. Ils se sont ralliéssous les murs de la ville. S. M. s’en est approchée le 8 au soir, mais elle n’a pas voulu y entrer. Dans la nuit, ils ont évacué dans le plus grand désordre.

Nous y sommes entrés hier matin, trois cents Kosaques pillaientencore la ville quand les fourriers sont entrés pour faire le logement de l’Empereur. À trois heures un quart, le 7, au milieu d’une détonation effroyable, lorsque mes cheveux se hérissaient, Sa Majesté était assise au bord de la Moskowa et disait: «Voilà comme on gagne les batailles Ce mot venu jusqu’à nous m’a fort rassuré.

Le brave général Montbrun a été traversé par un éclat d’obus: son successeur le général Caulincourt a été tué d’un coup dans la poitrine, à trente pas de la grande redoute qu’il venait d’emporterd’assaut.

Les Russes étaient si enragés que, bien que la redoute fût prise, ilstiraient des coups de fusil dans la redoute au milieu de la mêlée, et ceux qui échappaient à la mort se réfugiaient sous les palissades et continuaient leur feu. Ils sont tout à fait démoralisés, ils ne se battent plus que pour leur propre conservation.

Leur général en chef Kitusow a été blessé ainsi que Bagration. On assure qu’ils veulent se rallier sous Moscou. Il faut qu’ils se dépêchent. Nous ne sommes d’ici qu’à vingt-quatre lieues de Moscou, et le canon qu’on entend de fort loin annonce que nous sommes déjà à six lieues en avant.

Je me porte coussi coussi. Le bivouac ne m’amuse pas. Je n’ai plus de vin, etc. Mais j’ai bon courage. Nous avons pris beaucoup de canons et un général russe fort vieux. Adieu. Je ne sais pas tu es, car nous allons si vite que la poste ne peut nous suivre. Mille embrassades à Pauline, à Félix. Adieu.