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6 FÉVRIER 1807 : HAUTPOUL AU COMBAT DE HOFF

6 FÉVRIER 1807 : HAUTPOUL AU COMBAT DE HOFF

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Febbraio 6, 2023    
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  • Lisons tout d’abord les mémoires de Marbot

Je suis d’autant plus disposé à donner peu de détails sur les affaires qui précédèrent la bataille d’Eylau, que les troupes du maréchal Augereau, marchant en deuxième ligne, ne prirent aucune part à ces divers combats, dont les plus importants eurent lieu à Mohrungen, Bergfried, Guttstadt et Valtersdorf. Enfin, le 6 février, les Russes, poursuivis l’épée dans les reins depuis huit jours, résolurent de s’arrêter et de tenir ferme en avant de la petite ville de Landsberg.  

Pour cela, ils placèrent huit bataillons d’élite dans l’excellente position de Hoff, leur droite appuyée au village de ce nom, leur gauche à un bois touffu, leur centre couvert par un ravin fort encaissé, que l’on ne pouvait passer que sur un pont très étroit; huit pièces de canon garnissaient le front de cette ligne. 

L’Empereur, arrivé en face de cette position avec la cavalerie de Murat, ne jugea pas à propos d’attendre l’infanterie du maréchal Soult, qui était encore à plusieurs lieues en arrière, et fit attaquer les Russes par quelques régiments de cavalerie légère qui, s’élançant bravement sur le pont, franchirent le ravin… Mais, accablés par la fusillade et la mitraille, nos escadrons furent rejetés en désordre dans le ravin, d’où ils sortirent avec beaucoup de peine. L’Empereur, voyant les efforts de la cavalerie légère superflus, la fit remplacer par une division de dragons, dont l’attaque, reçue de la même façon, eut un aussi mauvais résultat.  

Napoléon fit alors avancer les terribles cuirassiers du général d’Hautpoul, qui, traversant le pont et le ravin sous une grêle de mitraille, fondirent avec une telle rapidité sur la ligne russe, qu’ils la couchèrent littéralement par terre ! Il y eut en ce moment une affreuse boucherie; les cuirassiers, furieux des pertes que leurs camarades, housards et dragons, venaient d’éprouver, exterminèrent presque entièrement les huit bataillons russes ! Tout fut tué ou pris; le champ de bataille faisait horreur… Jamais on ne vit une charge de cavalerie avoir des résultats si complets.  

L’Empereur, pour témoigner sa satisfaction aux cuirassiers, ayant embrassé leur général en présence de toute la division, d’Hautpoul s’écria: “Pour me montrer digne d’un tel honneur, il faut que je me fasse tuer pour Votre Majesté !…” Il tint parole, car le lendemain il mourait sur le champ de bataille d’Eylau. Quelle époque et quels hommes! 

  

  • Le général de division Jean-Joseph Ange d’Hautpoul

Le général d’Haupoul, né le 13 mai 1754 au château de Salettes, à Cahuzac-sur-Vère, dans l’actuel département du Tarn, fait partie de la réserve de cavalerie du maréchal Murat avec sa 1ère division de cuirassés, la 2e division étant celle des dragons, commandés par Grouchy. 

C’est, comme à son habitude, à la tête de sa division, qu’en deux charges de ses cuirassés, appuyées par les dragons du général Klein, il balaie deux régiments d’infanterie russes qui tentaient de reprendre Hoff, provoquant chez l’ennemi l’anéantissement de l’arrière garde et la perte de 2000 hommes. 

Comme le raconte Marbot, l’Empereur vient l’embrasser devant toute sa division, et Hautpoul lui répond “Pour me montrer digne d’un tel honneur, il faut que je me fasse tuer pour Votre Majesté!”.   

C’était un temps où les Hommes tenaient leur parole. Deux jours plus tard, le 8 février 1807, en prenant part à la gigantesque charge de cavalerie de Murat à Eylau, il est grièvement blessé d’un biscayen qui lui brise la cuisse gauche, mais il ne meurt pas sur le champ de bataille. Evacué au château de Worin, entre Preussich-Eylau et Landsberg, Il refuse, contre l’avis du baron Larrey, d’être amputé, et, le 14 février 1807, six jours après, y meurt de septicémie. 

Le nom d’Hautpoul est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, pilier est, colonne 16.