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5 DÉCEMBRE 1813 : HISTOIRE D’UN DÉSERTEUR

5 DÉCEMBRE 1813 : HISTOIRE D'UN DÉSERTEUR

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Dicembre 5, 2022    
12:00 am

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Stettin, défendue par le général Louis Joseph Grandeau, bientôt à court de vivres, doit se rendre le 3 décembre 1813. Le général Dufresse n’a pas à rougir. Depuis le mois de mars, il a repoussé constamment les Prussiens et tenu la place de Stettin. Les négociations ont permis d’obtenir une capitulation dans l’honneur et la satisfaction de rentrer en France avec armes et bagages. Le 5, les Français doivent quitter Stettin.

Dufresse passe en revue ses hommes, tous fiers, malgré la capitulation. En sept mois de siège, ils ont toujours repoussé les Prussien au delà des remparts de Stettin. Ils sont contents d’en partir et de revoir en France leur famille. Dufresse donne ses derniers ordres. Les canons endommagés, qu’on ne pourra emporter, doivent être soigneusement sabotés. Et il laisse une discrète arrière-garde au cas où…

Devant la place forte, les Prussiens, impeccablement disposés, patientent devant Von Plötz, leur général qui attend midi pour enfin prendre le commandement de cette place forte qui lui a si longtemps résisté. Soudain, nos sentinelles voient un cavalier, vêtu d’un uniforme non germanique, se détacher de la masse. On le signale aussitôt au général Dufresse.

Ce cavalier qui s’approche semble être un haut gradé. Dufresse reconnaît son uniforme, c’est celui de l’armée suédoise. Son cheval arrive juste sous les remparts, et le cavalier commence à parler en français, dans une langue qu’il domine parfaitement. Pas de doute, il est d’origine française. Une clameur se répand sur les remparts.

Bernadotte ! Oui, Bernadotte ! C’est Bernadotte ! Aussitôt, il est mis en joue par des dizaines de fusils. Ne tirez pas ! hurle Dufresse, nous avons cessé le feu. Mais, plus loin, des canonniers n’ont pas entendu cet ordre. Ils chargent leur canon, ils visent, ils tirent.

Le boulet passe à quelques centimètres de la tête de Bernadotte, qui manque de tomber de cheval, et s’enfuit aussitôt au loin sans demander son reste. Quelques minutes plus tard, au galop, deux officiers prussiens arrivent et demandent des explications sur ce coup de canon. Le général Dufresse les salue, et leur répond:

Ce n’est rien, c’est une affaire de police: un déserteur français a été signalé et la grand-garde a tiré !..