4 juillet, jeudi – L’amiral vient avec tous ses officiers faire une visite de corps à l’Empereur. Je les conduis au parloir; une demi heure après, S.M. fait entrer l’amiral seul et cause avec lui une bonne heure. Celui-ci dînait avec Wellington le 15 juin lorsqu’ils apprirent le passage de la Sambre par l’armée française; il amenait l’armée d’Amérique, dont la tête arriva le 17. Wellington croyait que l’Empereur passerait la Sambre plus sur sa droite;
l’amiral était à Waterloo; il crut l’affaire perdue et courut à Bruxelles pour être à même de prendre des mesures pour le rembarquement. Wellington avait 90 000 hommes, non compris Bülow. Il est vrai qu’il n’y avait de bons soldats que les Anglais et les Hanovriens. Les Anglais disaient qu’il est impossible de se mieux battre que les Français, les cuirassiers surtout. S.M. fait ensuite entrer les officiers, qui attendaient depuis une heure et demie.
En sortant, l’amiral dit à Bertrand: “Il m’a donné une bonne leçon d’histoire.” S.M. sort, se promène avec Bertrand, Las Cases et moi; Elle est un peu émue. Nous allons dans le grand parc. L’Empereur dit que l’amiral a des manières de gentilhomme, qu’il doit être bien né et qu’il a été frappé lorsqu’il lui a dit que Louis XVIII devrait commencer une cinquième dynastie et s’appeler Louis Ier…