Après Somosierra, qui lui ouvre le chemin, Napoléon arrive devant Madrid le 2 décembre 1808 à midi. C’est l’anniversaire d’Austerlitz. Napoléon espère que la ville se rendra sans combat, mais la junte refuse de se rendre en l’informant que “les habitants de Madrid sont résolus à s’enterrer sous les ruines de leurs maisons, plutôt que de permettre aux troupes françaises d’entrer dans leur ville”.
Dans la nuit du 2 au 3 décembre, les Français commencent à préparer leur attaque contre Madrid. Des batteries sont placées devant les portes nord et est, mais l’attaque principale sera menée contre le Retiro. Une deuxième demande de capitulation le matin du 3 décembre est rejetée par la junte, qui demande une trêve de douze heures, qui en fait permettrait aux armées de campagne espagnoles d’avoir le temps d’atteindre Madrid. Napoléon refuse et ordonne le début de l’assaut.
L’attaque principale, contre le Retiro, est lancée par la division Villatte du corps de Victor, après que l’artillerie ait créé un certain nombre de brèches dans les faibles défenses espagnoles. Les Français envahissent rapidement la colline, puis poursuivant jusqu’au cœur de Madrid, capturent trois des portes récemment fortifiées et atteignent le palais du duc de Medina Celi.
À ce stade, Napoléon arrête l’assaut et envoie une troisième demande de reddition. Si la population est toujours belliqueuse, les chefs militaires sont conscients de la vulnérabilité de la ville, surtout maintenant que Napoléon est en mesure de déplacer son artillerie sur le Retiro. Le général Morla, un des commandants des forces en défense, est envoyé pour négocier avec Napoléon.
Napoléon lui annonce que, à moins que la ville ne se rende à 6 heures du matin le lendemain matin, tout homme retrouvé armé serait fusillé. Cela suffit à convaincre la junte qu’il est temps de se rendre. Elle accepte alors un accord de capitulation, et, le matin du 4 décembre, les Français entrent dans Madrid.
Du Camp impérial de Madrid, ce 4 décembre 1808, Napoléon prend des décrets.
Il abolit le tribunal de l’inquisition, réduit au tiers le nombre des couvents existant en Espagne, en regroupant les religieux de plusieurs couvents du même ordre dans une seule maison, et annule les barrières douanières existant de province à province, ne conservant les douanes qu’aux frontières.
L’inquisition, qui avait été créée le 1er novembre 1478, puis abolie par Napoléon ce 5 décembre 1808, est rétablie en 1814 par Ferdinand VII, approuvé par Pie VII…