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31 OCTOBRE 1806 :  BERLIN – 24e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE

31 OCTOBRE 1806 :  BERLIN - 24e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE

Quando

Ottobre 31, 2022    
12:00 am

Event Type

Berlin, 31 octobre 1806. Stettin est en notre pouvoir. Pendant que la gauche du grand-duc de Berg,
commandée par le général Milhaud, faisait mettre bas les armes à une colonne de 6,000 hommes à
Pasewalk, la droite, commandée par le général Lasalle, sommait la ville de Stettin et lui imposait la
capitulation ci-jointe. Stettin est une place en bon état, bien armée et bien palissadée.
160 pièces de canon, des magasins considérables, une garnison de 6,000 hommes de belles troupes,
prisonnière, beaucoup de généraux; tel est le résultat de la capitulation de Stettin, qui ne peut
s’expliquer que par l’extrême découragement qu’a produit sur l’Oder et dans tous les pays de la rive
droite la disparition de la grande armée prussienne.
De toute cette belle armée de 180,000 hommes, rien n’a passé l’Oder. Tout a été pris, tué, ou erre
encore entre l’Elbe et l’Oder, et sera pris avant quatre jours. Le nombre des prisonniers montera à
près de 100,000 hommes. Il est inutile de faire sentir l’importance de la prise de la ville de Stettin,
une des places les plus commerçantes de la Prusse, et qui assure à l’armée un bon pont sur l’Oder et
une bonne ligne d’opérations.
Du moment que les colonnes du duc de Weimar et du général Blücher, qui sont débordées par la
droite et la gauche et poursuivies par la queue, seront rendues, l’armée prendra quelques jours de
repos.
On n’entend point encore parler des Russes. Nous désirons fort qu’il en vienne une centaine de
milliers. Mais le bruit de leur marche est une vraie fanfaronnade. Ils n’oseront pas venir à notre
rencontre. La journée d’Austerlitz se représente à leurs yeux. Ce qui indigne les gens sensés, c’est
d’entendre l’empereur Alexandre et son Sénat dirigeant dire que ce sont les alliés qui ont été battus.
Toute l’Europe sait bien qu’il n’y a pas de famille en Russie qui ne porte le deuil; ce n’est pas la
perte des alliés qu’elles pleurent.
195 pièces de bataille russes qui ont été prises, et qui sont à Strasbourg, ne sont pas les canons des
alliés. Les 50 drapeaux russes qui sont suspendus à Notre-Dame de Paris ne sont pas les drapeaux
des alliés. Les bandes de Russes qui sont morts dans nos hôpitaux ou sont prisonniers dans nos
villes ne sont pas les soldats des alliés. L’empereur Alexandre, qui commandait à Austerlitz et à
Wischau avec un si grand corps d’armée, et qui faisait tant de tapage, ne commandait pas les alliés.
Le prince qui a capitulé et s’est soumis à évacuer l’Allemagne par journées d’étapes n’était pas sans
doute un prince allié.
On ne peut que hausser les épaules à de pareilles forfanteries. Voilà le résultat de la faiblesse des
princes et de la vénalité des ministres. Il était bien plus simple pour l’empereur Alexandre de ratifier
le traité de paix qu’avait conclu son plénipotentiaire, et de donner le repos au continent. Plus la
guerre durera, plus la chimère de la Russie s’effacera, et elle finira par être anéantie. Autant la sage
politique Catherine était parvenue à faire de sa puissance un immense épouvantail, autant
l’extravagance et la folie des ministres actuels la rendront ridicule en Europe.
Le roi de Hollande, avec l’avant-garde de l’armée du Nord, est arrivé le 21 à Goettingen. Le
maréchal Mortier, avec les deux divisions du 8e corps de la Grande Armée commandées par les
généraux Lagrange et Dupas, est arrivé le 26 à Fulde. Le roi de Hollande a trouvé à Münster, dans
le comté de la Marck et autres États prussiens, des magasins et de l’artillerie.
On a ôté à Fulde et à Brunswick les armes du prince d’Orange et celles du duc. Ces deux princes ne
régneront plus. Ce sont les principaux auteurs de cette nouvelle coalition. Les Anglais n’ont pas

voulu faire la paix; ils la feront; mais France aura plus d’États et de côtes dans son système
fédératif.