C’est la première campagne d’Italie. Bonaparte a déjà battu les Autrichiens à Lodi le 10 mai. Ce 30 mai 1796, à 25 kilomètres au sud-ouest de Vérone, sur les rives de la rivière Mincio, la bataille de Borghetto l’oppose à nouveau à eux.
Bonaparte, avec 27 000 hommes, secondé par Kilmaine, Augereau, Masséna, Murat et Sérurier, s’empare sans grande difficulté du pont de Borghetto qui permet de passer sur la rive droite du Mincio, et met en déroute les 19 000 hommes de Beaulieu, et de ses généraux Melas, Pittoni et Nicoletti.
Bonaparte poura alors mettre le siège devant Mantoue. Les armées françaises seront, militairement, maîtresses de l’Italie.
Le soir de la bataille, Bonaparte se retrouve avec Massena et Murat au rez-de-chaussée d’une auberge, dont il a fait son quartier général, sur la rive gauche du Mincio. Fatigué, migraineux, il prend un bain de pieds. Des cavaliers autrichiens égarés surviennent. La sentinelle en faction n’a que le temps de crier “aux armes !” Les quelques soldats qui entourent Bonaparte ont peine à les repousser et à fermer la grande porte, tandis que Bonaparte s’en échappe d’abord par une fenêtre puis en escaladant un mur, avec une seule botte, l’autre jambe étant nue…
De cette aventure germera dans le cerveau de Bonaparte l’idée de créer une unité spéciale chargée de sa protection personnelle. Ce sera la Compagnie des guides à cheval, confiée au capitaine Bessières, du 22e régiment de chasseurs à cheval, qui évoluera ensuite en chasseurs à cheval de la Garde des Consuls puis en chasseurs à cheval de la Garde impériale.