• À Longwood, Las Cases écrit le Mémorial, sous la dictée de l’Empereur:
“Il m’arrivait une femme jeune, belle, agréable; ne m’était-il pas permis d’en témoigner quelque joie ? Ne pouvais-je donc pas, sans encourir le blâme, lui consacrer quelques instants ? Ne m’était-il pas permis, à moi aussi, de me livrer à quelques instants de bonheur ?
Eût-on voulu, à la façon de votre prince de Galles, que j’eusse maltraité ma femme dès la première nuit ? Ou bien encore, attendait-on que j’eusse fait voler sa tête, à la façon de ce sultan, pour échapper aux reproches de la multitude ?
Non, ma seule faute dans cette alliance a été vraiment d’y avoir apporté un cœur trop bourgeois… J’avais si souvent répété que le cœur d’un homme d’État ne devait être que dans sa tête !… Malheureusement ici le mien était demeuré à sa place pour les sentiments de famille.
Et ce mariage m’a perdu, parce que je croyais surtout à la religion, à la piété, à la morale, à l’honneur de François [l’Empereur d’Autriche, père de Marie-Louise]. Je l’estimais essentiellement !… Il m’a cruellement trompé !… Mais l’histoire l’épargnera-t-elle ? Si toutefois…”
Et Napoléon a gardé le silence quelques instants, la tête appuyée sur une de ses mains. Puis se réveillant:
“Quel roman pourtant ma vie !!!…” a -t-il dit en se levant.