Nicolas – Jean-de-Dieu Soult naît à Saint-Amans-la-Bastide (Tarn) le 29 mars 1769. Simple volontaire dans le régiment Royal-Infanterie le 16 avril 1785, il franchit rapidement les grades. Sous-lieutenant à 22 ans, chef de bataillon puis général de brigade en 1794. À l’armée de Sambre-et-Meuse, en 1799, il est nommé général de division. Passé à l’armée d’Helvétie sous les ordres de Masséna, il défend héroïquement le camp retranché de Zurich, et à Kaltbrunn, capture un corps de 2.000 russes.
Masséna, envoyé en 1800 par le Premier Consul à l’armée d’Italie, demande la présence de Soult à ses côtés. De Gènes encerclée, par une sortie à la tête de plusieurs bataillons, il traverse audacieusement les rangs autrichiens, délivre le général Gardanne et rentre dans Gênes avec de nombreux prisonniers, des canons et des drapeaux. Lors d’une nouvelle sortie, à Monte-Creto, un coup de feu lui fracasse la jambe. Resté au pouvoir de l’ennemi, il demeure prisonnier jusqu’après la bataille de Marengo (14 juin 1800).
De retour à Paris au moment du traité d’Amiens (6 germinal an X-27 mars 1802), Soult est l’un des quatre généraux appelés au commandement de la Garde consulaire (5 mars 1802), puis reçoit le commandement en chef du camp de Saint-Omer (août 1803). En mai 1804, il est promu maréchal de l’Empire, en février 1805 il reçoit le grand cordon et sera, à l’avenir, chef de la 4e cohorte de la Légion d’Honneur. Napoléon le nomme colonel-général de la Garde impériale et commandant en chef du camp de Boulogne.
En septembre 1805, Soult, nouveau maréchal reçoit le commandement du 4e corps de l’armée d’Allemagne. À Austerlitz (2 décembre 1805), il commande l’aile droite, s’empare du plateau de Pratzen, rejette une partie des Russes sur le lac gelé de Monitz, dont il fait briser la glace à coups de canon (canons qu’il avait installés sur le plateau). À la fin de cette journée, Napoléon l’embrasse et lui déclare: “Maréchal, vous êtes le premier manœuvrier de l’Europe”. Soult répond: “Sire, je le crois, puisque c’est Votre Majesté qui le dit.”
En 1806, lors de la campagne de Prusse, Soult est à Eylau, bat le maréchal Kalkreuth à Greussen, bloque Magdebourg, prend Lübeck, et vainc Blücher à Schwartau. Après la paix de Tilsit, Napoléon le fait duc de Dalmatie.
En Espagne, en 1808, Soult prend le commandement du centre gauche de l’armée. Il est victorieux à Gamonal, Burgos, Santander, Reynosa, et bat les Anglais à La Corogne, où John Moore, le général en chef anglais, est tué. Les débris de l’armée anglaise rembarquent en abandonnant 6.000 prisonniers, et un immense parc de matériel. Au Portugal, en 1809, Soult est vainqueur devant Porto. Mais, faute de renforts, il est obligé de ramener son armée en Galicie, battant sur son chemin l’armée anglo-espagnole à Arzobispo.
L’Empereur nomme Soult major-général des armées françaises en Espagne. Les 18 et 19 novembre 1809, à Ocaña, avec 30 000 Français, il écrase 60 000 Espagnols, prend 50 pièces de canon, 30 drapeaux et 20 000 prisonniers. Début janvier 1810, il prend Séville, puis Olivença, est vainqueur à Gébora, occupe Badajoz mais, en sous-effectif, est défait à la bataille d’Albuera. En mai, il force Wellington à lever le siège de Badajoz. Soult quitte l’Espagne en août 1812.
Le voilà maintenant commandant du 4e corps de la grande armée; il se bat à Lützen et à Bautzen, mais est renvoyé à Bayonne pour y réorganiser l’armée du Midi, après la défaite de Vitoria. Il y réussit et se bat à Orthez, à Aire, à Vic-de-Bigorre, à Tarbes, et, le 10 avril 1814, à Toulouse. Pour cette dernière bataille, Suchet, duc d’Albuféra, n’intervient pas alors que Soult le lui demande instamment. Il lui écrit: “Si vous ne voulez pas être sous mon commandement, je me placerai sous le vôtre. Ne faites que paraître, vos troupes resteront, si vous voulez, l’arme au bras; qu’elles paraissent seulement, le succès est assuré.” Cette demande restera vaine, Suchet ne bougera pas…
Lors de la première Restauration, Soult est gouverneur de la 13e division militaire, puis ministre de la guerre. Lors des Cent-Jours, Napoléon lui confie les fonctions de major-général de l’armée. À Waterloo, l’Empereur, défait, veut se jeter dans la fournaise. C’est Soult, resté à ses côtés jusqu’au dernier moment, qui, en saisissant la bride de son cheval, parvient, à l’entraîner sur la route de Charleroi.
La Seconde Restauration le force à l’exil et le raye de la liste des maréchaux. Il ne reviendra d’exil qu’en 1819. Louis XVIII le réintègre dans la dignité de maréchal puis Charles X l’élève à la Pairie.
Le maréchal Soult mourra à l’âge de 82 ans, quelques jours avant le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le 26 novembre 1851 dans son château de Soult-Berg, près de Saint-Amans-la-Bastide où il est né. En hommage, la commune sera renommée Saint-Amans-Soult dès décembre 1851. Son nom est gravé sur l’arc de triomphe, pilier ouest, colonne 33.