Après Eylau, Napoléon avait installé ses quartiers d’hiver au château d’Osterode. Le 1er avril 1807, il le quitte pour le château de Finkenstein, en Prusse-Orientale, aujourd’hui en Pologne, nettement plus confortable, d’où il écrit à Joséphine : “J’ai beaucoup de cheminées, ce qui m’est fort agréable; me levant souvent la nuit, j’aime à voir le feu”. Il conclut sa lettre par un “Adieu, mon amie; tout à toi”. Cela ne l’empêche pas demander à Maria Walewska de venir le rejoindre. Elle y restera trois semaines.
C’est dans le “salon brun” de ce château, salle de réception, aux parois recouvertes de panneaux de chêne (d’où son nom), qu’est reçu en audience par Napoléon, le 27 avril 1807 (et plusieurs fois jusqu’au 8 mai), Mohammed Mirza Reza Khan, ambassadeur de Perse ; il est présenté à Napoléon par Georges Outrey, vice-consul de France à Bagdad.
Le 4 mai, l’Empereur signe le traité d’alliance avec la Perse, inquiète de la volonté d’expansion russe et de la conquête de l’Inde par les Anglais. A noter que le terme “Perse” n’est utilisé que par les occidentaux, à la place d’”Iran”, que les autochtones utilisent.
Par ce traité, Napoléon garantit l’intégrité de la Perse et reconnait comme étant territoires de l’Iran une partie de la Géorgie et une autre du Caucase oriental. Il doit aussi lui apporter une aide militaire. En contrepartie, l’Iran s’engage à rompre ses relations diplomatiques avec l’Angleterre et à expulser tous les ressortissants britanniques de son territoire. Une coalition franco-perso-afghane devrait prévoir l’invasion de l’Inde.
C’est le général Gardane que l’Empereur envoie à Téhéran pour ratifier ce traité et former l’armée iranienne. Mais, à Tilsit, le 7 juillet 1807, la Russie et la France s’allient. L’Iran se rapproche alors de l’Angleterre, et, lorsque, en novembre 1808, reprend la guerre entre la Russie et l’Iran, les Perses signent un accord avec l’Angleterre et expulsent alors tous les Français.
C’est dans ce même château de Finkenstein que le 14 mai 1807, Napoléon apprendra la mort du fils d’Hortense et de Louis, Charles Napoléon Louis, qu’il chérissait tout particulièrement. C’est encore à Finkenstein qu’il rencontrera, le 22 avril 1807, le feld-maréchal Blücher. Il en dira: “Mes enfants ! Voilà un satané personnage ! Il a été si charmant, que je n’ai même pas pu le haïr !”