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8 AOÛT 1815 : NAPOLÉON QUITTE DÉFINITIVEMENT L’EUROPE POUR L’ÎLE DE SAINTE-HÉLÈNE

8 AOÛT 1815 : NAPOLÉON QUITTE DÉFINITIVEMENT L’EUROPE POUR L’ÎLE DE SAINTE-HÉLÈNE

Quando

Agosto 8, 2022    
12:00 am

Event Type

• Extrait de La vie quotidienne de Napoléon en route vers Sainte-Hélène, George Bordenove, Hachette1977


Pendant la journée du 8 août, il ne se passa rien. Le Northumberland resta en panne aularge de Plymouth, afin d’écarter les curieux. Le vent soufflait au nord-ouest, assez frais. Il y avait une forte houle. Les passagers, souffrant du mal de mer, restaient enfermés dans leur cabine, loin des regards moqueurs

Cockburn attendait que les divers bâtiments qui composeraient l’escadre de Sainte-Hélène eussent rallié, avant d’envoyer le signal de départ. La frégate Havannah (capitaine George Hamilton), les bricks Peruvian (capitaine White) et Zenobia (capitaine Dobrec) apparurent successivement sous le ciel nuageux

Le brick Peruvian, connu pour sa vitesse, fut envoyé à Guernesey afin d’y prendre des vinsde France; il rejoindrait l’escadre à Madère. À bord du Northumberland on avait fort à faire pour compléter les aménagements, mettre de l’ordre, trouver à chacun une place, sinon confortable, du moins suffisante pour une longue traversée, à condition de ne pasêtre trop difficile !

H.M.S. Northumberland était un vaisseau de 74 canons, jaugeant 1.600 tonnes. Il étaitbeaucoup plus récent que le Bellerophon et, dirions-nous aujourd’hui, “un peu plus fonctionnel“. Cependant, il y avait à bord, 1.060 personnes dont l’état major du 53ème de ligne et deux compagnies de ce régiment. On imagine l’entassement, la promiscuité, les difficultés rencontrées par Ross, commandant du navire, car les officiers de terre ne s’estimaient pas inférieurs aux officiers de mer; il en était de même des soldats à l’égard de matelots ! 

De plus, Ross devait s’efforcer de loger aussi convenablement que possible l’entourage de l’Empereur, au prix de quelques sacrifices plus ou moins bien acceptés ! 

Outre Napoléon, il transportait aussi l’amiral de l’escadre, ce Cockburn bien connu dans la Royal Navy pour sa rigueur sans faiblesse et ses exigences. Mais il lui faudrait encore satisfaire les exigences de Boney, dont il ne savait pas que penser tant ses impressions premières restaient confuses. 

Il devrait afficher à son égard assez de réserve pour ne pas tomber dans les complaisancesde Maitland et encourir les reproches du gouvernement, et assez de diplomatie pour ne pas mécontenter cet hôte encombrant. Il devrait enfin faire preuve d’autorité, et de doigté, pour contenir un équipage revenant d’une longue campagne et furieux de repartir à Sainte-Hélène sans avoir goûté aux douceurs d’une escale.

Tout au contraire, au lieu de prendre un repos mérité, ces matelots avaient réarmer le vaisseau en dix jours et, malgré leur bonne volonté, on n’avait pas eu le temps de le repeindre.