Devant les menaces à l’Est de la troisième coalition, Sept corps d’armée, une réserve de cavalerie, un important parc d’artillerie et la Garde Impériale, cantonnés de Brest à la Hollande, reçoivent de Napoléon, l’ordre de marcher vers le Rhin.
Le départ des armées de Marmont, de Hollande, et des armées de Bernadotte, du Hanovre, devront être tenussecrets. “Je veux me trouver dans le cœur de l’Allemagne avec 300 000 hommes sans qu’on s’en doute” ditNapoléon.
Les mouvements de troupe sont doublés d’une intense activité diplomatique. Alexandre-François de la Rochefoucault, ambassadeur de France à Vienne, informe que l’Empereur n’est pas prêt à la guerre. Duroc est à Berlin et doit signer avec la Prusse un traité. La Bavière apprend par voie diplomatique l’arrivéeprochaine des armées françaises en Allemagne. Cette information la verrouille dans l’alliance française.
Napoléon écrit à Fouché, ministre de la Police: “les mouvements de la Maison d’Autriche m’obligent à envoyer 30 000 hommes sur le Rhin pour en garantir les frontières.”
Et à Talleyrand, qu’il juge certainement plus fiable, l’Empereur donne des chiffres plus réels: “Il parait quele roi de Prusse finale et intrigaille. Je lui donne le Hanovre et je lui garantis ses États. J’entends qu’ilgarantisse les miens. C’est une offre que je ne lui ferai plus dans quinze jours […]. Mon parti est pris. Monmouvement a commencé, je serai le 17 septembre avec 200 000 hommes en Allemagne. Vous direz que, mesfrontières étant dégarnies, je fais marcher 25 000 hommes pour les garnir.”
Napoléon confie une mission secrète à Murat, son beau-frère, qui partira le 26 août. Les ordres, commed’habitude, sont d’une extrême précision. Murat doit, en Allemagne, reconnaitre le terrain des opérations. Pour cela, il doit aller à Mayence, Francfort, Offenbach, Würzburg, Ulm, Ingolstadt, Ratisbonne, Bamberg, sur les frontières de la Bohême, puis revienir par Kufstein, Munich, à nouveau Ulm, Stockach, Moeskirch, et il observera la Forêt-Noire.
Napoléon envoie aussi en mission le général Bertrand. Il doit faire des reconnaissances précises sur l’Inn, largeur de la rivière, débit, ponts, gués, bacs, puis sur la Salza jusqu’à Salzbourg, revenir à Munich pour descendre le Lech jusqu’au Danube, et observer à Ulm les fortifications, le nombre de soldats, la population.
Napoléon en fait veut envoyer son armée sur le Danube. Même si l’archiduc Autrichien Charles préfèreraitattaquer l’Italie, dans laquelle Masséna dispose de 50 000 hommes, Napoléon pense que ce sera sur le Danube que se portera l’attaque autrichienne.
Le plan de l’Empereur est complet, tant diplomatique que militaire, la campagne de 1805 peut débuter…