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24 DÉCEMBRE 1800 : ATTENTAT CONTRE BONAPARTE RUE SAINT-NICAISE

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24 DÉCEMBRE 1800 : ATTENTAT CONTRE BONAPARTE RUE SAINT-NICAISE

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Dicembre 24, 2022    
12:00 am

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Le 24 décembre 1800 (3 nivôse an IX) au soir, le Premier Consul Napoléon Bonaparte se rend des Tuileries à l’opéra, place Louvois, pour écouter un oratorio de Haydn, La Création, qui se donne à Paris pour la première fois. Le carrosse de Bonaparte, dans lequel ont pris place Berthier, Lannes et Lauriston, est précédé par une escorte de cavaliers de la Garde consulaire. Un second carrosse emmène son épouse Joséphine, sa belle-fille  Hortense, et sa sœur Caroline. 

Les terroristes ont minuté le trajet lors de leurs repérages. Au signal, on allume la mèche. La longueur de celle-ci est calculée pour que l’explosion se déclenche au passage de la voiture du Premier Consul. Mais le cocher de la voiture consulaire, probablement pris de boisson, va plus vite qu’à l’habitude.

Alors que le convoi s’engage dans la rue Saint-Nicaise, un baril de poudre sur une charrette tirée par une jument explose. Une jeune fille, Marie-Anne Alexandrine Peusol, qui avait reçu douze sous pour tenir quelques minutes la jument en bride, est déchiquetée. “Général, l’on vient de tirer un coup de canon à mitraille sur votre voiture”, s’écrie Lannes ! 

Si Bonaparte ne reçoit aucune blessure, on décompte autour de lui vingt-deux morts et cinquante-six blessés, dont Hortense, sa belle-fille, légèrement touchée. Sur place, c’est un spectacle de désolation. 46 maisons de la rue Saint-Nicaise sont détruites ou rendues inhabitables. Le souffle de l’explosion s’est fait sentir jusque sur la place du Carrousel. Toutes les vitres des Tuileries sont brisées.

Pierre Louis Desmaret, chef de la division de la police secrète, raconte: Le fracas du coup, les cris des habitants, le cliquetis des vitres, le bruit des cheminées et des tuiles pleuvant de toutes part, firent croire au général Lannes, qui était avec le Consul, que tout le quartier s’écroulait sur eux.

Le Premier Consul se rend au spectacle comme si de rien n’était, mais rejoint ensuite rapidement les Tuileries. Dès le lendemain, il saisit le prétexte de l’attentat pour frapper le camp jacobin. Une liste de 133 noms est établie. Ils seront emprisonnés, ou déportés. 

Mais Fouché, assisté de Henry, mêne son enquête. On récupère ce qu’il reste de la jument: uniquement la tête, qu’on présente à tous les marchands de chevaux. l’un d’entre eux reconnait l’animal et donne le signalement des deux acquéreurs. On le compare aux fichiers de suspects, qu’on appelle la “topographie chouanne”, ils sont rapidement identifiés. La police consulte les fiches d’hôtels parisiens et arrête François-Jean Carbon, dit le Petit Français, et son complice Saint-Régent.

Fouché peut ainsi démontrer à Bonaparte que c’est en fait un complot chouan qui a pour âme Georges Cadoudal et pour exécuteurs Saint-Régent et Picot de Limoëlan, assistés de Carbon. Saint-Régent et Carbon sont arrêtés et jugés par le tribunal criminel de la Seine en avril 1801. Condamnés à mort, ils sont exécutés peu après en place de Grève. Picot de Limoëlan se réfugie aux États-Unis, où, rongé par la mort de la jeune Marie-Anne Alexandrine Peusol et dévoré par la culpabilité, il devient prêtre. 

Le passage Saint-Nicaise, ouvert au XVIe siècle sur l’emplacement des anciens murs de la ville, a disparu lors de la construction de la rue de Rivoli.