Carl Schmitt, dans La notion de Politique – Théorie du Partisan, remarque que “le partisan de la guérilla espagnole de 1808 fut le premier à oser se battre en irrégulier contre les premières armées régulières modernes”.
Carl Schmitt dans le même ouvrage voit la “victoire du civil sur le soldat le jour où le citoyen passe l’uniforme tandis que le partisan le quitte pour continuer à se battre sans uniforme”.
Queipo de Llano, écrit dans Historia del Levantamiento, Guerra y Revolucion de Espana, Madrid, 1835-1837, p. 232-233: “Il faut éviter les actions générales et privilégier les initiatives individuelles. Il est nécessaire de ne pas laisser l’ennemi se reposer un instant, de harceler sans répit ses flancs et son arrière-garde, de l’affamer, d’intercepter ses convois de vivres, de détruire ses entrepôts et de lui couper toutes les voies de communication entre l’Espagne et la France d’autre part”.
La guerre sera atroce entre l’occupant français et la plus grande partie de la population espagnole. Pour la première fois l’armée française rencontre une résistance indestructible et connait des défaites (comme la reddition de Bailen le 21 juillet 1808 ou celle de Cintra le 30 août 1808). Malgré les succès dus à l’intervention personnelle de Napoléon pendant l’automne 1808, les Français reculent progressivement devant leurs ennemis (en particulier l’armée anglaise présente dès 1809 au Portugal). La guerre retient plus de 200 000 soldats français en Espagne, ces soldats très expérimentés manqueront à Napoléon pendant la campagne de Russie en 1812.
– Dites moi, mon enfant. Comment vous appelez-vous ? – Espagnol.
– Que veut dire espagnol ? – Homme de bien.
– Combien et quelles sont ses obligations ?- Trois: être chrétien, catholique, apostolique et romain; défendre sa religion, sa patrie et son roi; et mourir plutôt que d’être vaincu.
– Qui est notre roi ? – Fernando VII.
– Avec quel amour doit-il être obéi ? – Avec l’amour qu’il mérite pour ses vertus et ses malheurs.
– Qui est l’ennemi de notre bonheur ? – L’empereur des Français.
– Et qui est cet homme ? – Un nouveau maître infiniment mauvais et cupide, l’origine de tous les maux et la fin de tous les biens; il est le condensé et le dépositaire de tous les vices et de toutes les méchancetés.
– Combien de natures a-t-il ? – Deux, une diabolique et une autre inhumaine.
• Chapitre 2
– Qui sont les français ? – D’antiques chrétiens et de nouveaux hérétiques.
– Qui les a conduit à cette esclavage ? – La fausse philosophie et la liberté de leurs coutumes perverses.
– Un Empire aussi inique doit-t-il avoir une fin ? – Selon l’avis des hommes politiques les plus savants, sa ruine est proche.
• Chapitre 3
– Tuer un français est-il un pêché ? – Non, monsieur, c’est au contraire un acte méritoire si grâce à cela la patrie est libérée des insultes, des vols et des tromperies.