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1er MARS 1770 : NAISSANCE DE LOUIS-PIERRE DE MONTBRUN

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1er MARS 1770 : NAISSANCE DE LOUIS-PIERRE DE MONTBRUN

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Febbraio 1, 2023    
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Louis-Pierre de Montbrun, général de division de la cavalerie, comte de l’Empire, grand officier de la Légion d’honneur, est né le 1er mars 1770 à Florensac (Hérault), et mort le 7 septembre 1812 en Russie, à la bataille de la Moskowa. Son jeune frère, Alexandre, sera lui aussi général, et baron d’Empire.

• Premières armes sous la Révolution

Le 5 mai 1789, à l’âge de 19 ans, Louis-Pierre de Montbrun s’engage dans le régiment de chasseurs d’Alsace (qui deviendra plus tard le 1er régiment de chasseurs à cheval). Il est brigadier le 20 novembre 1791, et fait les campagnes de 1792 avec l’armée du Nord, et de 1793 avec l’armée de la Moselle. Il est promu maréchal des logis, le 11 juillet 1793, puis adjudant le 1er octobre. Son régiment passe en 1794 à l’Armée de Sambre-et-Meuse. Le 12 septembre 1794, il est élu sous-lieutenant. En 1796, aide de camp de son ancien chef d’escadron le général Richepance, puis lieutenant la même année, après avoir, le 9 aout 1796, à la bataille d’Altendorff, couvert de son corps le général Antoine Richepanse, qui, blessé au bras, allait tomber au pouvoir de l’ennemi. Capitaine au choix en 1797.

Durant la campagne de 1799, le 5 octobre, il emporte la tête de pont de Nidda, près Francfort, défendu par 2 000 Autrichiens, ce qui lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée et la nomination de chef d’escadron par le général en chef Moreau. A Groß-Gerau, le 12 octobre 1799, il est blessé de deux coups de sabre, l’un à la face, l’autre au bras gauche. A Erbach le 16 mai 1800, il se fait remarquer au cours d’une terrible charge pour empêcher l’ennemi de franchir un étroit défilé.

• Montbrun sous le Consulat

Montbrun est versé au 5e régiment de dragons, puis repasse, sur sa demande, au 1er régiment de chasseurs à cheval. Durant la poursuite de la campagne du Danube (1800) sous les ordres de Moreau, il est cité de nouveau à l’ordre de l’Armée.

Après les combats d’Erbach (16 mai 1800), de Delmesingen (23 mai 1800) et de Kirchberg (5 juin 1800), il est nommé le 15 juin chef de brigade à titre provisoire, nomination ratifiée le 26 octobre 1800. Sous les ordres de Richepance, il se signale au siège d’Ulm, dans la nuit du 7 au 8 juillet 1800, en détruisant presque entièrement une colonne de la garnison de cette ville.

Proposition présentée aux Consuls – 7 Thermidor An VIII ( 26 juillet 1800): Le citoyen Montbrun n’a pas cessé de commander le 1er régiment de chasseurs, a déployé un caractère et des talents rares, une bravoure extrême. Il a obtenu à la tête de ce corps plusieurs succès importants contre un ennemi toujours plus nombreux; enfin il en a toute la confiance, et elle est justement acquise.

Confirmé dans le grade de chef de brigade, le 26 octobre 1800, Montbrun entre au 8e régiment de dragons, mais il reprend, dès le 28 novembre, le commandement du 1er régiment de chasseurs, à la tête duquel, toujours sous les ordres de Richepance, il se signale de nouveau à la bataille de Hohenlinden (3 décembre 1800).

Après la paix de Lunéville, Montbrun est, de 1803 à 1805, en garnison à Verdun, puis au camp de Bruges. A la rupture du traité d’Amiens, il est toujours avec le 1er régiment de chasseurs à cheval, division de cavalerie légère du général Viallanes, du IIIe corps d’armée, commandé par Davout. Membre de la Légion d’honneur le 11 décembre 1803, il reçoit la croix d’officier le 14 juin 1804.

• Première campagne d’Autriche

Murat signale sa bravoure à l’Empereur après le combat de Lambach (30 octobre 1805), où il culbute les Autrichiens.

Bulletin de la Grande Armée – 31 octobre 1805: M. le colonel Montbrun mérite tous les éloges ! Cet officier, aussi instruit que brave, réunit toutes les conditions qui sont nécessaires à un commandant d’avant-garde. Apercevoir l’ennemi et le charger n’a été qu’une même chose pour la cavalerie… Le colonel Montbrun s’est couvert de gloire !

Un décret du 24 décembre 1805 lui confère le grade de général de brigade. Il a acquis des droits à cette faveur par sa conduite au combat de Ried, dont en grande partie il a assuré le succès, et par sa participation aux étonnants faits d’armes de la bataille d’Austerlitz: Montbrun, colonel du 1er chasseur couvrant la route de Brünn, s’empare de six pièces d’artillerie. Le 1er chasseur est cité aux 14e et 15e bulletins de la Grande Armée.

• Campagne de Prusse et de Pologne, 1806 – 1807

Employé dans le royaume de Naples en 1806, pour combattre les insurgés de Calabre, Montbrun fait d’abord partie de la division Reynier, puis de la division Espagne. Mais il n’y reste que six mois. Il est en effet rappelé, le 1er septembre, pour prendre part à la campagne de Prusse. Placé à la tête de la cavalerie du Wurtemberg du 5e Corps de Masséna, il participe à la poursuite des troupes prussiennes en pleine débandade après Iéna.

Il prend la tête de la cavalerie wurtembergeoise sous les ordres de Vandamme, en Silésie. Puis, le 3 novembre, il passe au IXe corps d’armée (Jérôme Bonaparte). Il bat, le 30 novembre, près d’Ohlau, le prince d’Anhalt-Pless, lui fait 1 800 prisonniers, et s’empare de sept pièces de canon. Il est au siège de Breslau (décembre 1806 – janvier 1807), au combat de Strehlen (23 décembre 1806).

Montbrun rejoint ensuite le Ve corps d’armée (Masséna), où il prend le commandement de la cavalerie légère. Le 11 juin 1807 il remporte, en Pologne, le combat du pont de Drewkenow, sur l’Omulew. Après la paix de Tilsit, il reste en Pologne, puis en Allemagne. Le 17 mars 1808, il reçoit une rente annuelle de 4 000 francs, le 19 mars, il est baron de l’Empire.
• Campagne d’Espagne

Le 27 septembre 1808, Montbrun est nommé commandant de la cavalerie légère du 1er corps d’armée en Espagne (Victor). Arrive un épisode qui aurait pu avoir des conséquences catastrophiques sur sa carrière: Montbrun se fiance à Mlle de Morand, fille du général baron de Morand, gouverneur de la Corse, qui sera tué à Lunebourg en 1813. Mais alors qu’il est à Bayonne, il reçoit le 17 octobre l’ordre de rejoindre au plus vite Joseph Bonaparte en Espagne.

Ne voulant pas abandonner sa fiancée seule à Bayonne, il attend pendant quatre jours l’arrivée de sa sœur, pour aider Mlle de Morand à préparer son mariage. Ainsi, il laisse le commandement à Beaumont qui part sans lui en Espagne. Furieux d’apprendre cela, Napoléon le met aux arrêts de rigueur, arguant même “d’abandon de poste devant l’ennemi”. Mais Montbrun obtient l’autorisation de se racheter.

Il commande l’avant-garde impériale lorsque, le 30 novembre 1808, les chevau-légers polonais accomplissent une charge légendaire dans le défilé de Somosierra, ouvrant à Napoléon la voie de Madrid. Selon certains, Montbrun n’aurait pas pris part à la fameuse charge.

Le 13e bulletin de la Grande Armée du 2 décembre 1808 mentionne bien sa présence en tête des Polonais, comme en témoignent ses contemporains (mémoires de Lejeune, mémoires du baron de Marbot). Mais dans son livre “Les Polonais à Somosierra”, le colonel Niegolewski, qui a participé à la charge, écrit que “ce général droit et brave, dont tous les Français pleuraient la mort, aurait, sans doute aucun, lui-même rejeté les lauriers qui n’étaient pas les siens”, mais il note aussi que lui était de la première charge, y perdit connaissance, et ne dut la vie sauve qu’à l’intervention d’un chasseur à cheval. Certains participants polonais font état de trois charges successives; Montbrun, aux arrêts de rigueur, ayant eu l’honneur de commander la troisième et ultime charge, ceci lui valut d’éviter le conseil de guerre.

Le 4 décembre de la même année, il se présente en parlementaire à l’une des portes de Madrid pour engager les habitants de cette ville à cesser une défense inutile. Il ne peut cacher son indignation en entendant un garçon boucher prétendre ne vouloir traiter qu’avec le maréchal Bessières. La populace l’entoure, et profère contre lui des menaces de mort; il ne doit son salut qu’à son sabre, qui lui permet de se frayer un passage au travers cette foule hostile.

• Deuxième campagne d’Autriche

Le 23 janvier 1809, Montbrun revient en France et peut se marier le 1er mars. Napoléon, oubliant l’incident de Bayonne, l’élève au grade de général de division le 9 mars, et le 29 avril commandeur de la Légion d’honneur. L’Empereur a besoin d’un cavalier de sa trempe pour participer à la nouvelle campagne qui s’annonce contre les Autrichiens.

Montbrun retrouve l’Allemagne au commandement de la 2e division de cavalerie légère du IIIe Corps, sous Bessière, puis à partir du 14 avril, sous Davout. Il a sous son commandement les brigades Jacquinot (1er et 2e chasseurs à cheval et 7e hussards) et Pajol – autre superbe cavalier – (11e et 12e chasseurs à cheval et 5e hussards).

Si l’on en croit Hippolyte d’Espinchal dans ses “Souvenirs militaires”, les généraux, officiers et soldats du IIIe corps accueillent avec enthousiasme le retour du général Montbrun, au regard de la réputation dont il bénéficie: “Le lendemain, nous joignîmes, au village de Daswang, le 13e léger avec lequel nous devions opérer. Nous y trouvâmes le général de division Montbrun, arrivant d’Espagne pour prendre le commandement de la division de cavalerie légère d’avant-garde, avec, pour aides de camp, les capitaines Guinard et Calon, et pour officier d’ordonnance, le lieutenant Waldner, du 11e chasseurs, beau jeune homme d’une grande famille d’Alsace. Nous fûmes d’autant plus satisfaits d’être sous les ordres de ce brave général qu’il jouissait à juste titre dans toute l’armée de la plus brillante réputation”.

Montbrun se distingue encore face aux Autrichiens à Thann (19 avril), Schierling (22 avril), Eckmühl (22 avril). Chargé de surveiller l’éventuelle arrivée de l’archiduc Jean, il est à Brück au moment des deux journées d’Essling (21 – 22 mai 1809), auxquelles, à son grand dam, il ne participe pas. Il est ensuite envoyé renforcer l’armée du vice-roi d’Italie, le prince Eugène, forte de 4 000 chevaux, avec laquelle, réunie au corps du général Lauriston, il passe, le 7 juin, la Raabnitz, non loin de Sovenhyaga, après avoir défait un corps de cavalerie hongroise.
Le 13 du même mois, veille de la bataille de Raab, marchant à l’avant-garde, il rencontre la cavalerie ennemie au village de Sazuak; entraîné par l’ardeur de ses troupes, il est un instant enveloppé, et il aurait été forcé de mettre bas les armes, s’il n’eût été secouru par le général Durutte, qui vient à son secours avec sa division. Le lendemain, chargé avec deux brigades de cavalerie légère d’appuyer le mouvement de la division Seras, il oblige la droite de l’armée autrichienne à démasquer le front de son infanterie, et par cette manœuvre, exécutée sous le feu d’une artillerie nombreuse, il arrête la cavalerie ennemie qui s’ébranlait pour paralyser l’attaque du général Seras.

Le 14 juin 1809, il est à la bataille de Raab, où il contribue largement au succès de la journée. Le 16, dans une reconnaissance sur Comorn, ses avant-postes sont brusquement attaqués par 600 cavaliers, soutenus par quelque infanterie; il se met à la tête d’un régiment rassemblé en toute hâte, fond sur les assaillants avec son impétuosité ordinaire, les culbute et les ramène, le sabre aux reins, jusque sous les murs de Comorn.

Durant les journées de Wagram (5 – 6 juillet 1809), la division de cavalerie légère de Montbrun (brigades Pajol et Jacquinot) sert à nouveau dans le IIIe corps d’armée de Davout, à la droite du dispositif français. Montbrun paie de sa personne en chargeant avec le 7e hussards (colonel Domon). Mais il perd tout de même quatre-vingts hommes tués, deux cents blessés et quatre cents chevaux, ce qui lui fait tout de même dire à Davout: “ce qui vous prouvera, Monseigneur, que cette division a servi dans cette journée”.

D’Espinchal, dans ses souvenirs militaires, raconte: Peu d’instants après arriva le général Montbrun avec le 7e hussards; il venait reprendre le commandement de la division. En nous passant en revue, s’apercevant que les manteaux étaient en bandoulière: “Allons, braves hussards du 5e, dit-il, montrez à l’ennemi toute la blancheur de votre belle pelisse, et placez moi vos manteaux sur les fontes des pistolets”!

Au vu de son courage, Napoléon lui décerne le 9 juillet la Couronne de Fer. Et Montbrun termine la campagne d’Autriche à Znaim.

• Campagne d’Espagne

En 1810, Montbrun rentre à Paris pour repartir ensuite en Espagne à la tête de la division cavalerie légère de l’Armée du Portugal (3 000 hommes et chevaux) que commande André Masséna. Il commande aux brigades Lorcet, Vavrois et Ornano.

Malgré une guérilla féroce et fanatique menée par les Espagnols, et les troupes anglaises, il se distingue particulièrement à Bussaco, le 27 septembre 1810, et à Fuentès-de-Onoro (5 mai 1810), où, au début de la bataille, il enfonce la première ligne anglaise et lance sa cavalerie sur le flanc de Wellington. Mais Masséna devra renoncer à la victoire.

Pour reprendre les mots de Jean-Claude Dammame, “c’est toute une masse de cavaliers qui vient s’écraser sur les carrés”. A noter aussi les deux superbes charges de la brigade de François Fournier-Sarlovèze, dit “le plus mauvais sujet de l’Armée”, qui sabre deux carrés britanniques.

Mais lorsque Montbrun ordonne au Général Louis Lepic de charger, celui-ci rétorque qu’il ne reçoit ses ordres que du Maréchal Bessières qui commande la Cavalerie de la Garde. Pour ses faits d’armes, Napoléon octroie à Montbrun la croix de grand officier de la Légion d’honneur.

Montbrun entreprend, en décembre 1810, malgré les observations de Suchet, de s’emparer d’Alicante. Mais à peine arrivé devant cette place, il reçoit l’ordre de rentrer en France.

Mémoires de Delagrave: “Le général Montbrun débuta par aborder avec une grande audace la ligne de cavalerie ennemie, qui s’était formée dans une petite plaine. en avant de Roso Bello; au premier choc, choc terrible, il la renversa complètement; celle-ci courut se rallier derrière une nombreuse infanterie qui occupait un bois auprès de ce village. Le général Montbrun commença alors à s’étendre par sa gauche afin de déborder et d’envelopper toute la droite ennemie. Ces mouvements s’exécutaient à la vue de l’armée avec une précision admirable et malgré les difficultés du terrain rocailleux. En moins d’une heure, la cavalerie avait déjà gagné plus d’une lieue sur la droite de l’ennemi, culbutant tout devant elle, cavalerie, infanterie et artillerie.”

• Campagne de Russie

Montbrun est alors à la tête du 2e Corps de Cavalerie de “l’Armée des Vingt Nations” qui s’apprête à partir en Russie. Mais survient encore un incident qui le met aux prises avec l’Empereur au début de la campagne. C’est le professeur Jean Tulard qui le raconte, dans sa biographie consacrée au Maréchal Murat:

Ainsi, Joachim Murat avait ordonne à Montbrun de maintenir sa cavalerie sur place alors qu’il effectuait une reconnaissance des lignes russes. Mais passant ensuite en revue ses généraux, Napoléon réprimande vertement Montbrun. Or, celui-ci tente par deux fois d’expliquer à l’Empereur qu’il tenait ses ordres de Murat. Du regard, Montbrun cherche le soutien du beau-frère de Napoléon qui garde le silence. C’est alors que de rage, il empoigne son sabre et le jette en s’écriant “allez tous vous faire foutre !” Surpris par la réaction de Montbrun, Napoléon ne le condamne pas et le maintient dans son commandement.

La campagne reprend. Avec les divisions Sebastiani, Watier et Defrance, Montbrun bat d’abord les Russes à Sventsiany le 3 juillet, puis sur la Disna le 5 juillet. Il participe ensuite à la dure bataille de la Moskowa (Borodino).

C’est en effectuant une reconnaissance, le 7 septembre 1812, qu’un boulet russe tue son cheval, lui déchiquette un rein et lui cisaille une jambe. Heinrich von Roos, chirurgien allemand au sein de la Grande Armée, dans son hôpital de campagne, le voit arriver, le flanc affreusement ensanglanté et une jambe en moins. Montbrun n’émet aucune plainte et se livre aux soins des médecins. Larrey, appelé, décrit: “les reins traversés d’un côté à l’autre par ce projectile. Il y eut peu de choses à faire; la mort était certaine et peu éloignée”.

Le général de division comte d’Empire Louis-Pierre de Montbrun, chevalier d’Empire, grand-croix de l’ordre du mérite militaire du Wurtemberg, chevalier de l’ordre de la Couronne de Fer, chevalier de l’ordre des Deux-Siciles, grand officier de la Légion d’honneur, commandant du 2e corps de cavalerie, meurt des suites de ses blessures dans l’après-midi en Russie, à Borodino. Il est tout juste âgé de 42 ans.

Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté sud…