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12 MAI 1840 : PROJET DE LOI POUR RAPATRIER LES CENDRES DE L’EMPEREUR

12 MAI 1840 : PROJET DE LOI POUR RAPATRIER LES CENDRES DE L'EMPEREUR

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Maggio 12, 2023    
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Charles de Rémusat, ministre de l’Intérieur de Louis-Philippe Ier, dépose devant la Chambre des députés un projet de loi ouvrant un crédit d’un million de francs pour le transfert des cendres de Napoléon Ier à l’Église des Invalides et pour la construction de son tombeau.

Le 12 mai, pendant la discussion d’un projet de loi sur les sucres, il monte à la tribune de la Chambre des députés:

“Messieurs, le Roi vient d’ordonner à Son Altesse Royale Monseigneur le Prince de Joinville de se rendre avec une frégate à l’île de Sainte-Hélène pour y recueillir les restes mortels de l’empereur Napoléon. Nous venons vous demander les moyens de les recevoir dignement sur la terre de France et d’élever à Napoléon son dernier tombeau […]

La frégate chargée des restes mortels de Napoléon se présentera au retour à l’embouchure de la Seine, un autre bâtiment les rapportera jusqu’à Paris. Ils seront déposés aux Invalides. Une cérémonie solennelle, une grande pompe religieuse et militaire inaugurera le tombeau qui doit le garder à jamais. […]

Il fut Empereur et Roi, il fut le souverain légitime de notre pays. À ce titre, il pourrait être inhumé à Saint-Denis, mais il ne faut pas à Napoléon la sépulture ordinaire des Rois. Il faut qu’il règne et commande encore dans l’enceinte où vont reposer les soldats de la patrie, et où iront toujours s’inspirer ceux qui sont appelés à la défendre. […]

L’art élèvera sous le dôme, au milieu du temple consacré au dieu des armées, un tombeau digne, s’il se peut, du nom qui doit y être gravé. […] Nous ne doutons pas, Messieurs, que la Chambre ne s’associe avec une émotion patriotique à la pensée royale que nous venons d’exprimer devant elle.

Désormais, la France, et la France seule possèdera tout ce qui reste de Napoléon. Son tombeau, comme sa mémoire, n’appartiendra à personne qu’à son pays. La monarchie de 1830 est, en effet, l’unique et légitime héritière de tous les souverains dont la France s’enorgueillit. Il lui appartenait sans doute, à cette monarchie, qui la première, a rallié toutes les forces et concilié tous les vœux de la Révolution française, d’élever et d’honorer sans crainte la statue et la tombe d’un héros populaire, car il y a une chose, une seule, qui ne redoute pas la comparaison avec la gloire: c’est la liberté !”

Le 25 mai 1840, le projet de loi est discuté à la Chambre. Le rapporteur de la commission est le maréchal Bertrand Clauzel, comte d’Empire. Et le 26, le projet de loi est adopté par 280 voix contre 65.