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11 JANVIER 1774 : NAISSANCE DU GÉNÉRAL DROUOT, LE SAGE DE LA GRANDE ARMÉE

11 JANVIER 1774 : NAISSANCE DU GÉNÉRAL DROUOT, LE SAGE DE LA GRANDE ARMÉE

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Gennaio 11, 2023    
12:00 am

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  • Lisons le texte qu’avait écrit notre regretté ami Thierry Choffat:

 

Antoine Drouot, fils du boulanger Charles Claude Drouot et d’Anne Royer, est né le 11 janvier 1774 à Nancy. Les parents, honnêtes commerçants, travaillent dur pour faire vivre toute la fratrie. La figure paternelle sera toujours un modèle pour son fils, élevé dans la religion chrétienne, la piété, le travail, la charité et la bonté.

Particulièrement précoce, le jeune Antoine a envie d’apprendre à lire et à écrire. Sa mère lui donna les premières notions à la maison et bientôt, Antoine entra aux Ecoles chrétiennes puis au collège royal de Nancy en qualité d’élève externe boursier. Doué pour les sciences, le futur général se spécialise dans l’arithmétique et les sciences physiques. Entrevoyant son génie, son professeur de mathématiques Spitz, lui donne des leçons particulières d’un haut niveau.

Antoine Drouot continue à aider ses parents à la boutique. Il fait des livraisons en ville, tient la boutique, s’occupe de ses frères et sœurs… Comme l’éclairage coûte cher, la nuit, il profite de la lueur du four de la boulangerie pour lire aux côtés de son père. Sa mère voudrait en faire un prêtre. Lui préfère entrer au monastère et aller chez les Chartreux. Mais la Révolution a éclaté. Un des jeunes frères d’Antoine s’engage. Hélas, lors d’un combat, il est tué par un boulet de canon. Le jeune étudiant décide de le remplacer en se présentant au concours d’entrée de l’école d’artillerie de Châlons. Seul, à pied, Drouot effectue les 150 km qui séparent Nancy de Châlons. 

A son arrivée, les autres postulants se moquent de lui. Petit, mal habillé, il a un bâton à la main, une besace sur l’épaule, et sort le repas de son sac. Mais, au moment de répondre aux questions du savant Laplace, président du jury, Drouot retourne l’assistance en sa faveur. Il répond à tout avec assurance. Laplace teste le candidat et multiplie les interrogations, de plus en plus pointues, largement hors du programme de l’examen. Encore et toujours, Drouot donne les bonnes réponses. Laplace vient l’embrasser et le félicite. Les autres candidats l’entourent, le complimentent et le portent en triomphe. Il est placé à la tête de la promotion qui comprend 52 futurs artilleurs. 

Le 1er juin 1793, le voici élève sous-lieutenant à l’Ecole d’artillerie. Drouot étudiera peu à Châlons car un mois seulement après son entrée à l’Ecole, il est affecté au 1er régiment d’artillerie à pied en qualité de second lieutenant. Le 8 septembre 1793, Drouot connaît son baptême du feu à la bataille d’Hondschoote et s’y illustre. Le 25 février 1796, il est nommé capitaine. En 1797, Drouot est envoyé à Bayonne afin d’y diriger l’artillerie de place. Lors de l’inspection d’un canon, il approche une bougie dans la bouche à feu. Hélas, de la poudre restait à l’intérieur et s’enflamma, brûlant sérieusement le visage de l’officier. Pendant 6 mois, Drouot fut totalement aveugle. 

En 1800, il combat à Hohenlinden. Le 18 janvier 1805, Drouot embarque sur la frégate “L’Hortense”. Le Lorrain souffre du mal de mer. Chef de bataillon, ordre lui est donné de rejoindre son nouveau régiment, le 4e d’artillerie (l’ancienne unité de Bonaparte) en garnison à Strasbourg. Il quitte la mer et, par conséquent, ne participe pas à la défaite de Trafalgar. Contrairement à ce qu’il espérait, Drouot ne va pas combattre sur les champs de bataille. Ses supérieurs, le jugeant excellent ingénieur et administrateur, l’envoient diriger la manufacture d’armes de Maubeuge. Nommé lieutenant-colonel au 3e régiment d’artillerie à pied le 19 janvier 1807, il rejoint ensuite la manufacture d’armes de Charleville en qualité d’inspecteur. 

Enfin, le 24 février 1808, il est nommé directeur des parcs d’artillerie de l’armée d’Espagne. A sa grande satisfaction, il est de nouveau sur les champs de bataille. Le 27 août 1808, Drouot devient major de l’artillerie à pied de la garde impériale. L’arrivée sur le terrain des opérations ravit Drouot. Désormais, il va pouvoir combattre sur les champs de bataille et, qui plus est, sous les yeux de Napoléon.

A Wagram, il dirige la grande batterie forte d’une centaine de pièces. En une journée, l’artillerie française a tiré 100.000 coups de canon et a favorisé la victoire. Drouot est vite récompensé par le grade de colonel de l’artillerie à pied de la garde et par sa promotion au rang d’officier de la Légion d’honneur. Le 14 mars 1810, le Nancéien est titré baron de l’Empire. 

En 1812, Drouot suit Napoléon durant la campagne de Russie. Il s’illustre à La Moskova, bataille terrible où l’artillerie française tire 60.000 coups de canon. A Moscou, il est nommé commandant de la Légion d’honneur. C’est durant la campagne de Russie que Drouot reçut de Napoléon son qualificatif de “Sage de la Grande Armée”. L’artilleur n’est pas seulement un bon tacticien et manœuvrier. Il est surtout un être humain à l’âme pure. Plus tard à l’Ile d’Elbe, Napoléon dira “Drouot, c’est la vertu !”.

Le 10 janvier 1813, Drouot est nommé général de brigade. Le 26 janvier 1813, nouvelle consécration, il devient aide de camp de Napoléon. A l’automne 1813, il est nommé général de division, comte de l’Empire et commandant de la réserve d’artillerie de la Vieille Garde. Surtout, il est le véritable vainqueur d’Hanau le 29 octobre 1813. 

En 1814, le général Drouot reste résolument fidèle. Il est ainsi aux côtés de Napoléon lors des “Adieux de Fontainebleau” et participe au choix des fidèles grognards qui auront la chance d’appartenir au “Bataillon Napoléon”. Ils ne sont que trois généraux, Bertrand, Cambronne et Drouot à vivre alors en exil auprès de Napoléon. Nommé gouverneur de l’île d’Elbe, Drouot vit vraiment dans l’intimité de l’Empereur. 

Participant au retour de l’Ile d’Elbe, il est à Waterloo et à la Chambre, défend encore l’Empereur et la possibilité de résister à l’envahisseur. Proscrit par l’ordonnance du 24 juillet 1815, l’ancien aide de camp de Napoléon se constitue prisonnier. Drouot est jugé par le conseil de guerre qui, finalement, l’acquittera. 

Drouot passe le reste de sa vie à se préoccuper des plus pauvres, n’hésitant pas à partager ses revenus et ses biens. Il s’intéresse aux sciences, aux fortifications, à l’artillerie… Trop modeste et trop heureux de rester discrètement dans sa ville natale, Drouot fuit les honneurs.

N’ayant pas pu accompagner l’Empereur à Sainte-Hélène en 1815, il forme le projet de le rejoindre sur ses propres deniers. Il économise et demande ses passeports pour ce long périple. Il n’obtient l’autorisation qu’en 1821, mais il était trop tard, Napoléon mourut le 5 mai de cette même année.

Ses yeux l’abandonnaient et la cécité fut de plus en plus complète. Le 24 mars 1847, Drouot, âgé de 73 ans, infirme et aveugle, mourut dans sa maison de Nancy. Il avait demandé à ce que son enterrement soit fait modestement, sans discours. Mais le “Sage de la Grande Armée” était tellement populaire en Lorraine que 100.000 personnes suivirent l’enterrement.