
Waterloo. Pendant la bataille, le Baron Jean-Dominique Larrey, chirurgien en chef de la garde a placé son ambulance centrale au “Gros Caillou” près de la ferme “la Belle Alliance”, et se déplace sans cesse sous la mitraille pour aller soigner les blessés.
Du haut du Mont Saint-Jean, Wellington l’observe et demande “Quel est cet audacieux?” On lui répond “C’est Larrey”. Il ordonne aussitôt: “Allez dire de ne pas tirer de ce côté pour laisser à ce brave le temps de ramasser ses blessés”. Il se découvre et dit au Duc de Cambridge en désignant de son épée Dominique Larrey:
“Je salue l’honneur et la loyauté qui passent”.
A la fin de la bataille, Larrey qui a reçu deux coups de sabre, est prisonnier des Prussiens. Trompés par sa petite taille, la capote grise qu’il porte, et sa ressemblance physique avec Napoléon, ils pensent avoir capturé l’empereur des Français. Il est molesté, insulté, presque déshabillé, et doit être fusillé, pas de pitié pour les vaincus, lorsqu’il est reconnu par un médecin prussien qu’il a jadis enseigné à Berlin.
Larrey est conduit auprès du général prussien von Bülow, puis auprès de Blücher, qui se souvient qu’il avait soigné son propre fils dans la vallée de Poeplitz en 1813. Il l’invite à sa table et le fait ensuite conduire à Louvain puis à Bruxelles ou, libéré sur parole, il soigne les blessés de toutes les nationalités dans hôpitaux surchargés.
Larrey, chirurgien en chef de l’armée impériale, inventeur des ambulances chirurgicale mobiles, capable d’amputer un membre en une minute et à qui, tout au long des campagnes napoléoniennes, des milliers de soldats durent la vie, a été sauvé grâce à la réputation qu’il s’était faite de soigner tous les blessés, qu’ils soient amis ou ennemis, hommes de troupes ou officiers supérieurs.
Napoléon dira de lui à Sainte-Hélène:” C’est l’homme le plus vertueux que j’aie rencontré. Il a laissé dans mon esprit l’idée d’un véritable homme de bien.”