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11 AVRIL 1814 : TRAITÉ DE FONTAINEBLEAU

11 AVRIL 1814 : TRAITÉ DE FONTAINEBLEAU

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Aprile 11, 2023    
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Le traité de Fontainebleau, appelé aussi quelquefois traité de Paris, est signé à Paris 11 avril 1814, pour Napoléon, par Caulaincourt, duc de Vicence, le maréchal Macdonald, duc de Tarente, le maréchal Ney, prince de la Moskowa, pour l’Autriche, par le prince de Metternich, pour la Russie, par le comte de Nesselrode, pour la Prusse, par le baron de Hardenberg, pour le gouvernement provisoire, par le prince de Bénévent [Talleyrand], Dalberg, Jaucourt, Beurnonville, et Montesquieu, l’Angleterre donnant son consentement pur et simple, par l’entremise de lord Castlereagh. Enfin, Talleyrand, au nom de Louis XVIII, ratifiera le traité le 31 mai suivant.

Par ce traité, il est accordé à Napoléon, outre la souveraineté de l’île d’Elbe, un revenu de cinq millions. C’est cette stipulation d’argent qui choque Napoléon. Il ne lui faut, dit-il, qu’un petit écu par jour et un cheval ! Faim, dans son Manuscrit de 1814, écrit: “Il avait honte qu’un si grand sacrifice offert à la paix du monde fût mêlé à des arrangements pécuniaires.”

• Les articles principaux du traité de Fontainebleau:
Napoléon renonce, pour lui et ses successeurs et descendants, ainsi que pour chacun des membres de sa famille, à tout droit de souveraineté et de domination, tant sur l’empire français et le royaume d’Italie que sur tout autre pays. (article 1).

Napoléon et l’impératrice Marie-Louise conserveront ces titres et qualités pour en jouir leur vie durant. La mère, frères, sœurs, neveux et nièces de l’Empereur conserveront également, partout où ils se trouveront, les titres de princes de sa famille (article 2).

L’île d’Elbe, adoptée par S. M. l’empereur Napoléon pour le lieu de son séjour, formera, sa vie durant, une principauté séparée, qui sera possédée par lui en toute souveraineté et propriété. Il sera donné, en outre, en toute propriété à l’empereur Napoléon un revenu annuel de 2 millions de francs en rentes sur le grand-livre de France, dont 1 million réversible à l’impératrice. [Le gouvernement de la Restauration refusa de payer ces 2 millions, le fait que l’empereur n’ait jamais rien touché serait une des causes de son départ de l’ile d’Elbe en 1815] (article 3).

Les duchés de Parme, de Plaisance et de Guastalla seront donnés en toute propriété et souveraineté à S. M. l’impératrice Marie-Louise. Ils passeront à son fils et à sa descendance en ligne directe; le prince son fils prendra, dès ce moment, le titre de prince de Parme, de Plaisance et de Guastalla (article 5).

Il sera réservé, dans les pays auxquels Napoléon renonce pour lui et sa famille, des domaines, ou donné des rentes sur le grand-livre de France, produisant un revenu annuel net, et déduction faite de toutes charges, de 2.500.000 francs. Ces domaines ou rentes appartiendront en toute propriété, et pour en disposer comme bon leur semblera, aux princes et princesses de sa famille. [Suit la répartition]. Les princes et princesses de la famille de l’empereur Napoléon conserveront, en outre, tous les biens meubles et immeubles, de quelque nature que ce soit, qu’ils possèdent à titre particulier, notamment les rentes dont ils jouissent, également comme particuliers, sur le grand-livre de France ou le Monte-Napoleone de Milan. [Aucune de ces clauses n’a été exécutée] (article 6).

Napoléon pourra emmener avec lui et conserver pour sa garde, hommes de bonne volonté, tant officiers que sous-officiers et soldats (article 17).

Tous les Français qui auront suivi S. M. l’empereur Napoléon et sa famille seront tenus, s’ils ne veulent pas perdre leur qualité de Français, de rentrer en France dans le terme de trois ans, à moins qu’ils ne soient compris dans les exceptions que le gouvernement français se réserve d’accorder après l’expiration de ce terme (article 18).

• Lisons, de Las Cases, le Mémorial de Sainte-Hélène:
Je ne veux point de ce traité, je le renie, disait l’Empereur en parlant du traité de Fontainebleau; loin de m’en vanter, j’en rougis plutôt. On l’a discuté pour moi. Celui qui me l’apporta me trahissait… Si j’eusse voulu traiter alors sensément, j’aurais obtenu le royaume d’Italie, la Toscane ou la Corse; tout ce que j’aurais voulu.

Ma décision fut une faute de mon caractère, une boutade de ma part, un véritable excès de tempérament. Je pris du dégoût et du mépris pour tous ceux qui m’entouraient; j’en pris pour la fortune que je me plus à braver… Je cherchai des yeux un coin de terre où je fusse mal, et où je pusse profiter des fautes que l’on ferait: et je me décidai pour l’île d’Elbe. Cet acte fut celui d’une âme de rocher.